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Libre(s) cour(t)s : Clermont, le retour

Par admin arenes, publié le mardi 18 février 2020 17:50 - Mis à jour le dimanche 8 mars 2020 21:48
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        Smolders : «  Un film vit par la lumière que projettent sur lui des centaines de regards brillants »

 

 

     C’est ce regard qu’ont aiguisé une cinquantaine d’étudiants de la première année de BTS « métiers de l’image et du son », pour cette quarante-deuxième édition du festival du court métrage, riche de 161 films en compétition (Nationale, Internationale et Labo), auxquels se sont ajoutés les quelque deux cents proposés dans les différentes programmations parallèles. Plus de 170 000 entrées, vingt-cinq prix et dix mentions sont venus récompenser la diversité de la jeune production contemporaine de plus de cinquante pays représentés, qu’elle se fasse l’interprétation des troubles du monde et/ou qu’elle affirme la primauté du matériau filmique et de sa plastique dans les approches expérimentales qui travaillent souvent le tremblé du sens, le changement de rythme, quand les outils informatiques permettent d’éviter le formatage de la mise en scène.

 

      1) Multiples « courts de cœur », qui alimenteront les cours à venir :

      De nombreux films ont interrogé le passage à l’adolescence ; Médée (dans une sélection polonaise) ou Chronos ont pris des visages contemporains. Le Styx et l’Achéron ne sont-ils pas aussi cette rivière boueuse toujours présente au bas de l’écran et que remontent les spectres accouchés d’une carcasse en décomposition dans le très beau et pourtant cauchemardesque Duszyczka ?

       On a pu voir l’imaginaire collectif alimenter les abîmes de l’homme toujours aux prises avec le sens, le mal, la peur de soi et/ou de l’autre. (Girl in the hight way, l’extrême gore morbide Tomorrow i will be dirt, etc. )

      Il y eut d’autre part l’élégante sobriété de Frame freeze, contrastes de noir et blanc, de répétition et de libération, film qui s’amuse des contraintes et des contraires, qui rappelle que toute conservation est aussi création : n’est-ce pas le cinéma ? 

      Il y eut l’économie de moyens au service de la densité de sens de Kids : réflexion animée sur le rapport de l’individu au groupe ou troupeau, il y eut la beauté plastique d’ Average happiness.

      Il y eut Clean With Me (After Dark), ou Jeanne Dielman, filmé avec les moyens d’aujourd’hui : « desktop documentary » capté par un écran d’ordinateur sur l’espace illimité de l’internet. Mais l’aliénation et la détresse féminines demeurent. Toutefois et couronné de trois prix, Olla premier court-métrage de l'actrice Ariane Labed affirme avec vigueur et effronterie que l’aliéné(e) n’est pas celle que l’on croit !!

      Il y eut, il y eut, encore et encore…

      Et que de discussions sur des surcharges ou adéquations très très appuyées du fond et de la forme, des absences de points de vue, des images insoutenables, etc…

 

      2) Aux expressos de tous les matins, autour d’un café et d’une viennoiserie, les étudiants ont pu écouter puis interroger les réalisateurs des films vus et ainsi appréhender plus concrètement les conditions réelles des métiers de l’image et du son.

Ce furent des rencontres particulièrement intéressantes pour les films d’animation car la technique est unique pour chacun d’eux.

 

      3) Le « marché du court », a permis d’approcher quelques-uns des 3500 professionnels de la production présents, d’observer les conditions concrètes d’échanges entre producteurs et diffuseurs, de discuter avec les représentants du CNC sur les changements qui s’opèrent et les projets à venir.

 

      4) La visite de l’Atelier a permis de découvrir les différentes formations de l’audiovisuel existantes, privées ou publiques, de l’école Louis-Lumière au bac pro photographie en passant par des écoles d’architecture ou d’animation. Cet itinéraire des formations (au cœur d’une ancienne et magnifique faculté de lettres ) permet de voir, essayer et comprendre une multitude de technologies comme la VR, le dolby atmos, la composition musicale pour de l’image, le stop-motion avec de l’argile, etc...

En bref : un itinéraire, des formations diverses et variées, des étudiants, des échanges et beaucoup de découvertes.

 

      Et avant de dire le regret de quitter ce festival, que l’on nous permette d’ajouter ici le plaisir d’y croiser des anciens des Arènes, dont le nom figure parfois au générique, telle Pauline Seigland, productrice (Films grand 8) du sensible et mystérieux : Je serai parmi les amandiers de Marie Le Floc’h. Pardon à ceux qui ne sont pas ici cités

 

      Bref, quatre jours intenses d’expériences sensorielles et sonores pour nourrir imaginaire et réflexion sur le travail de l’image et du son !

 

 

      Avec nos remerciements à l’hôtel Ibis Budget et mention spéciale à sa confiture de myrtilles !

 

 M.B

 

 

 

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