The Elephant Man, réalisé par David Lynch et sorti en 1980, raconte l’histoire de John Merrick, un homme atteint de dysmorphie sévère qui est exhibé dans un cirque. Nous sommes en Angleterre au XIXème siècle, en pleine révolution industrielle. Par ce film, le réalisateur a voulu nous plonger dans une réalité historique et dans une ambiance sombre et intrigante. Accompagné d’un casting 5 étoiles, Lynch décrit la direction des acteurs, « d’abord très énervante mais les gens étaient très professionnels, très bons ». La performance d’Anthony Hopkins, dans le rôle du docteur Frederick Treves, offre au film une séquence considérée depuis comme la plus belle scène de larme du cinéma, qui suscite un sentiment d’attente chez le spectateur, qui au moment de la scène, n’a toujours pas vu le sujet du film, « The Elephant Man » du titre, interprété par John Hurt. Ce n’est qu’au bout de 30 minutes de film que l’on découvre qui est réellement «The Elephant Man », avec un champ contre-champ qui laisse paraître l’humanité du « monstre », qui lui aussi crie d’effroi à la vue de l’infirmière. On peut observer des partis pris techniques très intéressants qui permettent de mettre le film dans une ambiance en adéquation avec la diégèse du film. C’est notamment ce que dit Lynch à propos du choix du noir et blanc : « C’était un choix, à cause de l’époque, de l’ambiance, […], l’industrie, la fumée, les petites rues sombres…». Le maquillage et notamment la prothèse très impressionnante de John Merrick supervisée par le célèbre Christopher Tucker est un point technique central du film. Son exactitude historique, permise par l’utilisation d’un masque du vrai visage de Joseph Merrick, participe grandement à la perception du film et sa réussite étant donné que la première partie du film joue beaucoup sur l’attente du spectateur sur le visage de ce dernier. « Nous aurions été bien ennuyé sans ce type, sa formule et son expérience », explique David Lynch à propos de C. Tucker. Le film traverse les décennies, devenant une méditation puissante sur la nature humaine. Lynch offre une expérience intense, faisant de Elephant Man un chef-d'œuvre qui continue de susciter la réflexion chez les spectateurs. A la sortie de la séance nous avons eu des discussions autour de ce film, et nous sommes tous d’accord sur un point : regarder ce film au cinéma reste la meilleure façon d'apprécier son impact émotionnel. Prochaine séance en février 2024, avec le film d’animation la Traversée, de Florence Miailhe. Audrey GALEA, Rémi ACS, Titoan PELISSIER, Théo BREUIL 1AVM |
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